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Quelles sont les méditations qui font l’objet de recherches en neurosciences ? Gary Groesbeck

Par Gary Groesbeck

De manière générale, les pratiques de méditation impliquent le contrôle et la régulation de l’attention et de l’émotion. L’attention peut être orientée soit vers une stimulation sensorielle externe, soit portée en interne sur les fonctions de notre esprit et les expériences sensorielles de notre corps. De plus, l’objet de l’attention peut être large, comme dans la pleine conscience, ou réduit, comme dans la concentration Shamatha. Un concept commun à tous les types de méditation est que la capacité de suivre et de contrôler les processus mentaux et physiques peut être progressivement apprise par une pratique régulière.

Bien que les méthodes méditatives soient l’objet d’un réel intérêt de la part des neurosciences cognitives, la méditation a encore souvent tendance à être considérée comme un exercice plutôt uniforme. Le terme général de  » méditation  » comprend en fait un large éventail de techniques distinctes, peut-être des milliers, avec des objectifs et des méthodes différents. Ces différentes approches ont été regroupées en neuf catégories, actuellement étudiées par les neurosciences :

1) Attention centrée (Shamatha, Jana, Pratyahara)
2) Observations générales (Vipashyana, conscience)
3) Compassion (Tonglen, Metta)
4) Mantra (Méditation Transcendantale, Japa)
5) Énergie subtile (Nei Gung, Kundalini)
6) Milam (Yoga du rêve)
7) Guidée (esprit éveillé, Yoga Nidra)
8) Entheogène chamanique
9) Non-duelle

Les neurosciences nouvelles n’ont que récemment commencé à explorer ces formes de méditation en profondeur. Les quatre premières de cette liste sont les types de méditation les plus couramment étudiées par la mesure des ondes cérébrales et les IRM fonctionnels. Chacune active et désactive des zones spécifiques du cerveau. On pourrait les considérer comme des exercices de musculation. Elles créent des connexions spécifiques dans le cerveau et le volume des zones cérébrales activées peuvt en fait assez rapidement augmenter.

Cela étant, l’objectif ultime de la méditation n’est pas seulement le renforcement de voies neuronales, la relaxation ou la gestion du stress, c’est avant tout le développement d’une conscience non duelle. Les sept premières catégories comprennent ce qu’on appelle les voies  » progressives  » vers la non-dualité. L’utilisation chamanique des enthéogènes ne s’est que très récemment ouverte à la recherche, de sorte que l’on connaît actuellement que peu de choses sur ses effets. Il en résulte deux grandes classifications de la méditation, les écoles de l’illumination progressive et celles de l’illumination soudaine. La catégorie Non-duelle fait partie de l’école de l’illumination soudaine.

» La vue non duelle suggère que le but de la méditation, habituellement pensé comme un état idéalisé atteignable seulement dans un futur très lointain, est déjà présent et complet en soi en tant qu’être authentique. La pratique de la méditation, dans cette perspective, ne consiste pas à se perfectionner progressivement en améliorant ses capacités, mais à reconnaître ou à réaliser un fond très subtil de conscience non duelle qui contextualise toutes ses expériences dans cette totalité ». Zoran Josipovic

La méditation a toujours porté sur la réalisation personnelle de la conscience en tant que telle. C. Maxwell Cade a été parmi les premiers à identifier les corrélats des ondes cérébrales de la conscience.

« C Maxwell Cade (« Max ») était un scientifique britannique hautement qualifié qui, enfant, a commencé à s’entraîner aux techniques orientales telles que la méditation. Après une carrière en physique des radiations pour le gouvernement, puis dans l’industrie, il entreprit des recherches pionnières, avec le Dr Ann Woolley-Hart, médecin spécialiste, sur la conscience et la signification des schémas d’ondes cérébrales, associant les enseignements du bouddhisme zen et les méthodes de la science occidentale. » En partenariat avec Geoffrey Blundell, un ingénieur en électronique, Max a ensuite développé des machines de biofeedback, telles que le Mind Mirror. « La vie et l’époque de Maxwell Cade »

Il a identifié plusieurs schémas d’ondes cérébrales qui étaient corrélés avec des personnes qui semblaient s’épanouir dans leur vie ou qui avaient atteint un état plus permanent d’auto-transcendance. C’est la répartition unique de leurs ondes cérébrales (bêta, alpha, thêta, delta) qui définissait les différents états en association avec l’activation du système nerveux autonome tel que mesurée par la réponse galvanique de la peau. En raison des limites de la technologie de l’époque, il ne pouvait pas mesurer les ondes gamma.

Son étudiante et protégée, Anna Wise, a poursuivi ce travail, créant finalement un protocole qui a permis le développement de ces états d’ondes cérébrales qu’elle a appelé l’esprit éveillé et l’esprit évolué. Aujourd’hui, grâce aux progrès des logiciels et à l’utilisation des filtres EEG Cade/Blundell originaux, nous pouvons mesurer les ondes gamma dans le cadre du schéma global des ondes cérébrales sur le Mind Mirror 6.

Le résultat est que, bien que Cade ait identifié les corrélats d’ondes cérébrales de la conscience et que Wise ait pu élaborer un protocole de formation, ils n’ont pas pu mesurer l’un des corrélats possibles de la conscience – les ondes gamma. Il nous faut comprendre que ce n’est pas une onde cérébrale spécifique qui importe, mais le rapport global de toutes les ondes cérébrales entre elles, leur symétrie inter-hémisphérique et leur synchronisme hémisphérique, qui sont les caractéristiques déterminantes de la conscience. En matière de méditation, c’est l’intention qui active les régions cérébrales ou connectomes, et ce sur quoi nous portos notre attention qui développe les différents rythmes cérébraux.

Ce qui n’est généralement pas bien compris, c’est que chacun des rythmes cérébraux agit comme un filtre attentionnel lors de la méditation. Par exemple, lorsque l’on concentre l’attention sur un stimulus particulier, une décharge d’ondes bêta doit se produire dans les 200 millisecondes suivant le stimulus, sinon elle peut passer complètement inaperçue. Des ondes alpha intenses filtrent les stimuli étrangers non pertinents pour la focalisation de l’attention, tandis que des ondes alpha de faible amplitude permettent une focalisation plus étendue. Les ondes delta littéralement activent et désactivent différentes régions du cerveau au fur et à mesure qu’elles naissent et se propagent dans le cerveau. Lorsqu’il se présente dans la partie supérieure de l’onde, nous remarquons le stimulus. Si le stimulus se produit dans le creux de l’onde, nous ratons le stimulus dans son ensemble. Il doit y avoir une coordination étroite entre les différents rythmes cérébraux pour que l’attention soit vraiment concentrée.

Il est important de noter que les fréquences cérébrales ne se produisent pas de façon isolée. Elles se combinent ou se superposent. Les ondes bêta se combinent avec les ondes alpha, thêta et delta dans différents rapports, ce qui modifie leurs effets. Par exemple, un mauvais rapport bêta/thêta peut indiquer un manque de contrôle des impulsions, des déficiences cognitives ou une possible dépression. Les ondes gamma, qui sont fortement corrélées avec la conscience, se propagent dans toutes les zones du cerveau en se couplant aux fréquences plus lentes des ondes thêta et delta. Il n’est donc pas surprenant qu’en concentrant notre attention sur la tâche méditative à accomplir, nous commencions à développer les ratios nécessaires des fréquences cérébrales, et le succès de notre méditation sera lié à notre capacité d’apprendre de telles pratiques.

L’autre aspect de la méditation c’est quand nous souhaitons focaliser notre intention. Cela active et désactive à son tour des régions spécifiques du cerveau. En général, il y a deux réseaux qui sont pertinents, celui de la tâche négative et celui de la tâche positive. Comme le suggère le nom de négatif, il entre en jeu lorsque nous ne prêtons attention à rien en particulier, ce que l’on appelle parfois les réseaux en mode par défaut. La tâche positive s’active alors lorsque nous concentrons notre attention sur une tâche donnée. Comme on peut s’y attendre, ces deux réseaux ont tendance à être contre-corrélés, c’est-à-dire que quand l’un s’active, l’autre se désactive. Ce n’est pas un absolu, car il y a un certain chevauchement entre ces deux réseaux principaux.

Dans les prochains posts, nous explorerons comment les zones du cerveau sont activées par différents styles de méditation et les principales différences entre les approches progressives et non duales.

Cet article est une traduction d’un article de Gary Groesbeck publié en anglais.

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